Samedi 46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE Mon cher René-Jean Je suis heureux de vous savoir un peu à l'abri Pour le comptoir tout est en règle j'ai été faire le versement moi-même. C'est fait – Pour ce que vous me dites de M. V. il s'est passé ce petit fait. J'ai reçu un jour dernier un mot me disant qu'à la dernière réunion de Décembre de l'Art français il avait été dit que la bibliothèque était fermée à tout jamais ou du moins

jusqu'après ma mort puis qu'elle serait vendue etc. etc. l'on ajoutait que c'était le mettre (M. V) dans une position impossible, étant donné que son [seul] but était les [érudits] et qu'il ne pourrait continuer à a assurer la direction de liquidation de la bibliothèque dans cette condition, mais qu'alors il lui faudrait penser à une indemnité. Je vous avoue que je ne comprenais pas, mais par téléphone j'ai répondu que je n'avais chargé personne de parler pour moi à l'Art français puisque je me payais le luxe d'un directeur sans ouvrir ma bibliothèque ce serait

pour moi la vraie façon de l'employer. Que donc à la prochaine réunion je le prirais de lire une note, où je dirais que la bibliothèque ne serait ni vendue ni divisée, ni soustraite aux érudits. qu'elle serait fermée pendant la durée de la guerre. qu'après elle serait comme convenu offerte à l'Université et que si celle ci n'en voulait pas à ce moment il serait cherché qu'elle était l'autre société, bibliothèque ou formation qui semblerait le mieux répondre à mon désir. La chose a été faite ainsi je crois que j'ai bien fait de faire tomber des bruits qui sont

toujours malveillants. Je vous souhaite de rester à votre gare là vous serez plus tranquille La vie à Paris toujours monotone entre les angoisses de l'affaire de Soissons et l'espoir. Bon courage et bien à vous. J. A. Doucet