INHA - Lettres de Jacques Doucet à René Jean, 1908-1929

Lettres de Jacques Doucet
à René Jean.

Sur une centaine de lettres
de Jacques Doucet, collectionneur

Les lettres de Jacques Doucet à René Jean vont
de 1908 à 1924 environ. Le plus grand nombre se rapporte à
la formation de la Bibliothèque d’art et d’archéologie B^que d'art et d'archéologie . En 1908 Jacques
Doucet demandait à René-Jean alors sous-bibliothécaire aux
Arts Décoratifs, de venir l'aider dans cette formation (lettre
de J. D. 1908) et des sentiments amicaux naquirent de ces fréquentations.
Au cours de ses voyages, en Italie, en Egypte
les lettres de J. D. le montrent attentif à enrichir les
collections qui se forment. Il va voir libraires, photo-
graphes, conservateurs de musée et correspond à ce
sujet avec René Jean resté à Paris.
La collaboration intime s'arrête fin 1914
par suite de la guerre, mais J. D. ne cesse pas
de demander des conseils à R. J. mobilisé et de
le tenir au courant des menus faits et potins.
C'est le moment où fut réalisée la donation
des collections à l'Université de Paris. Autour de
cette donation des intrigues se sont nouées (une
lettre de J. D. y fait allusion à une séance de la
Société de l’histoire de l’art français S.té de l'histoire de l'art français où Albert Vuaflart
maître Jacques, - si l'on peut dire - de Doucet avait

voulu mettre celui-ci devant un fait accompli.
L'idée première du don vient de Pierre
Marcel qui en parla à René-Jean. Celui-ci amena
Doucet à cette idée et les premiers pourparlers eurent
lieu entre René Jean, représentant J. D., Bayet, directeur
de l' Enseignement supérieur Enseign.t supérieur et Liard Recteur de l'Université.
Emile Bertaux et Chavannes étayaient cette idée.
Les pourparlers allèrent jusqu'à une conclusion de
principe. Mais la mort de Bayer, de Liard, de
Bertaux faillirent tout compromettre.
De Berne où il était alors, René-Jean
écrivait à M. Steeg ancien ministre qui était au
courant et pria Jean Guiffrey d'intervenir auprès
du frère de Steeg, chef de la propagande, pour qu'il
prévint son frère. Le recteur Poincaré qui ignorait
tout de l'histoire fut avisé. Il intervint - ce qui
devait être un legs devint une donation qui laisse
quelque amertume au bienfaiteur "obligé" de vendre
les dessins annexés à la bibliothèque "pour faire la
dot de sa fille". Ces dessins devaient constituer un cabinet de dessins
contemporains.
Après la guerre 14-18 les relations de Doucet
et de René-Jean se poursuivirent dans un
esprit amical. Ceci permit au dernier lorsqu'il

s'aperçut à la suite d'une conversation avec J. Hackin que les photographies Goloubew et autres
se rapportant aux arts asiatiques étaient délaissées
d'obtenir de Doucet leur transfert à Guimet
où elles sont encore. Doucet - à qui René Jean
avait fait acheter son premier Cézanne -
lui demandait (voir ses lettres) parfois son avis
sur des oeuvres contemporaines.
Il y aurait un portrait curieux à
tracer de ce grand collectionneur et homme de
goût, enfant gâté de la fortune, susceptible,
méfiant et confiant à la fois comme sont
souvent les hommes trop riches et souffrant du
dédain général qui frappait alors le couturier.
Une matinée par semaine, il admettait certaines personnes à
visiter ses collections installées dans son hotel
rue Spontini. Tout Paris y défila. On y venait
l'étranger. Hardi, novateur, épris de l'art
oriental comme de l'art du 18e siècle, il n'avait
pas d'amis dans le monde de l'érudition et
se contentait des conseils de quelques marchands.
Parler de tout ceci est un peu
prématuré. Les services rendus aux études par
J. Doucet justifient je crois la présence
de ses lettres dans les collections de la

Bibliothèque nationale. Quelque jour peut-être
on écrira l'histoire de la formation de la
Bibliothèque d’art et d’archéologie Bibl.que d'art et d'archéologie et ces papiers
présenteront quelque intérêt. J'y pourrai joindre
plus tard d'autres lettres de savants dont les
conseils m'ont guidé dans une tâche ignorée
ou oubliée des principaux bénéficiaires d'à présent.

René Jean
Paris, le 22 janvier 1946

19, RUE SPONTINI
- 1908 -
Mardi 2 juin

Monsieur
Voici dans quelles conditions
vous entrerez chez moi comme
bibliothécaire le 1^er septembre
prochain
1° Je ne puis vous fixer
des heures d'arrivée ou de
départ régulières comme dans
une administration. Je pars
de chez moi vers 9 h 1/2. J'y
rentre vers 6 h 1/2 il m'est agréable

toujours utile des fois de
pouvoir causer avec mon
bibliothécaire pour nous
entendre sur les affaires de
la bibliothèque ; donc à
moins de raisons importantes
j'aimerais à vous voir à
ces heures.
Vos travaux particuliers, les
cours que vous suivez peuvent
necessiter des absences de votre
travail de bibliothèque, comme
nous sommes tous deux des
gens honnêtes, il est certain
qu'en ces circonstances nous

agiront tous deux honnêtement.
Il est bien entendu que si les
besoins de la bibliothèque nécessitent
votre départ à l'étranger pour
une vente, des livres à acheter
des recherches à faire vous
êtes à ma disposition pour
y aller, non toutes affaires de
votre côté cessantes, mais d'accord
pour le mieux.
Tout cela est forcément très
vague parce que les circonstances
et les besoins seront plus forts
que des conventions difficiles à
définir.
Le plus sérieux est que vous
devez à la bibliothèque que je
forme tout votre dévouement
et tout votre intelligence -

que je considère prendre en
votre personne plus un collaborateur
qu'un fonctionnaire.
Comme il faut vivre vos
émoluments seront de
cinq mille francs par an
qui vous seront remis par
douzième tous les mois. Les
frais de voyages, de déplacement
nécessités par le service de la
bibliothèque en plus bien entendu.
Dans le cas où je me séparerais
de vous autrement que par
votre volonté - c. a. d. décès
de ma part, démission
imposée, ou cessation de
bibliothèque, votre année entière
c. a. d. 5000 vous serait due -
comme indemnité de votre déplacement

19, RUE SPONTINI

de la bibliothèque des arts
décoratifs.
Vous aurez tous les ans droit
à un congé d'un mois pendant
lequel votre traitement vous
sera continué.
Le service financier de la
bibliothèque, ainsi que la correspondance
nécessaire à ce service se fera
par les soins de mon secrétaire
qui du reste pour vous
faciliter la tâche du début
fera conjointement avec vous
la besogne nécessitée par

l'arrivée et les demandes constantes
de livres et de documents.
Si comme je l'espère nous arrivons
à mettre tout à fait cette
bibliothèque sur pied et que
nous puissions mettre à la
disposition de quelques travailleurs
ce que nous aurons vous
aurez un sous bibliothécaire qui
sera lui tout à fait sous vos
ordres afin de vous remplacer
lorsque vous serez forcé de
vous absenter.
Voilà Monsieur un peu
confusément ce que je désire
avoir de vous et ce que vous

attendez de moi.
Veuillez me répondre si nous
sommes d'accord, les points principaux
étant le traitement, le congé de
vacances - et la clause de rupture
de contrat.

Recevez mes salutations
distinguées
J Doucet

1908
Jeudi
19, RUE SPONTINI

Mon cher M^r René Jean
Merci de votre lettre et merci du
zèle que vous mettez à votre
collaboration. Je crois que pour
le projet Michaelis on peut y
penser mais qu'il faut attendre
votre retour à Paris avant de
faire une démarche pour être bien
d'accord.
Je ne comprends pas bien quels sont
les livres du XVI et XVII^e siècles
de premier ordre pour l'antiquité
Je croyais que l'effort moderne

se portait sur de nouvelles méthodes.
Votre ami vous a certainement
annoter la bibliographie pour
connaître les ouvrages de tête
nécessaires à avoir. Je ne suis
pas par principe très partisan
des bibliothèques toutes faites par
d'autres et je crois que tous les
ouvrages anciens sont loin d'être
dans cette branche très chers -
Il ne peut bien entendu être question
d'archéologie du moyen âge car
tous les livres sont modernes.
Enfin nous causerons longuement
de tout cela.
J'ai reçu un très joli lot de

moyen âge de Baer - Je lui
ai écris pour savoir ce qui lui
restait de la série artistes et villes
de Müntz. Mais ne croyez pas que
cela soit si épatant avec un
peu de patience nous aurons bien
mieux.
Fort et intéressant lot d'Angleterre
et j'ai ce matin une conférence
avec M. Pierre Marcel pour mettre
sur pieds la question des dessins
là nous seront bons premiers -
De même que pour la réunion
de la représentation des manuscrits
et miniatures. il nous faudrait un
spécialiste, pour nous donner les grandes
lignes, afin de marcher de suite à
coups-sûrs je vais toujours au

plus pressé c a d. réunir les
fac similés de manuscrits à Londres
à Paris et en Allemagne -
Amusez vous bien et reposez
vous surtout vous aviez l'air
un peu fatigué la dernière
fois que je vous ai vu.

Bien à vous
J Doucet

N'oubliez pas de m'écrire
pour les photographies
si vous avez le temps
pour la réponse

Louxor 12 mars

Mon cher Jean
Votre lettre me joint ici ou nous
sommes arrivés hier en parfaite
santé morale et physique -
Au Caire ou nous sommes restés 3 jours
j'ai jeté un coup d'oeil aux deux
Musées Egyptien et Arabe mais c'est
à notre retour que je m'y attacherai.
J'ai cependant vu Maspero très
pris par son congrés. Je n'ai rien fait
question livres, je prendrai des indications
pour leur écrire au retour ou prendre
chez Leroux : si je puis je demanderai

à un jeune homme très aimable
qui est à la bibliothèque du Musée
un embryon de bibliographie - .
On m'a prêté ici un livre de Maspero
qu'il faut avoir comme tous ses livres
du reste. C'est
Causeries d'Egypte
Librairie orientale et américaine
E. Guilmoto 6 rue de Mezières Paris
il y a dans les notes des renseignements
bibliographiques très intéressants.
Merci des renseignements de votre
lettre. Vous avez tout à fait bien fait
pour Bertaux Berteaux faites le nécessaire pour
ses notes bibliographiques.
Pour Olschki Olscky il a du être acheté un
ou deux volumes de perspective

à cette vente à Rome.
Pour Munsterberg voyez Vignier faites lui
connaître son opinion sur la peinture et
le reste, il faut toujours fixer les idées et
les observations.
Pour Lyon il faudrait voir avec Bulloz
qu'elles sont les photographies qui manquent
dans la publication du Musée de Lyon -
Je suis un peu perplexe pour les
photographies à rapporter du Caire - dois je
prendre toutes les photographies du Musée,
faut-il les photographies des monuments
les trouve-t-on à Paris -
Je prendrai en tout cas les monuments
arabes -
Si ma lettre arrive à temps dites moi
donc votre avis. Je prendrai du
reste l'avis des gens compétents du
Caire -
La publication de la Société anglaise

se fait à Londres et a déjà un
grand nombre de volumes vous
pouvez demander le renseignement
à Quaritch qui est libraire correspondant.
La Société allemande à Berlin -
Enfin à mon passage au Caire j'aurai
tous les renseignements.
J'ai à peine de place pour vous dire
l'enchantement de ce voyage sur le
Nil c'est délicieux et qui ne la pas
fait ne peut dire qu'il connait
l'Egypte. Nous avons vu des monuments
intéressants surtout hier un temple à
Denderah de la décadence romaine mais
dans un parfait état de conservation
nous allons tout à l'heure à Karnak
Thèbes enfin la grande époque

Affectueuse poignée de main
La santé de
tous est parfaite
André vous envoie ses amitiés.
J. Doucet

THE UPPER EGYPT
HOTELS
ASSOUAN
CATARACT HOTEL
SAVOY HOTEL
GRAND HOTEL ASSOUAN
LUXOR
LUXOR WINTER PALACE
LUXOR HOTEL
KARNAK HOTEL
F. PAGNON
Managing Director
Luxor, 23 mars. 190 9
Luxor Winter Palace

Merci mon cher Jean
de votre lettre, nous sommes
ici dans un pays délicieux
Il faut y mener la vie des
pays tropicaux sortir de bon
matin sieste après déjeuner
jusqu'à 5 h. Les couchers
de soleil sont des merveilles
avec le Nil comme premier
plan, avec la zone fertile
et dans le fond les collines
toutes roses du désert libyen
sur lesquelles s'enlèvent les
colosses de Memnon, le Ramesseum

et tout ce fond constitue la
nécropole thébaine champ
de nos promenades du matin
Ce tantôt nous allons à
Karnak Louxor qui le
soir devient rose et
turquoise.
Après diner fraicheur délicieuse
dans les jardins de palmiers
sentants les fleurs à parfums
violents.
Je n'oublie pas la bibliothèque
mais ici, il n'y a que les
photographies. Je verrai au
Caire auprès du Service des
Antiquités (Maspéro) et Sociétés
d'archéologie (Chassinat) à être
renseigné car je ne crois pas
qu'en dehors des sociétés il soit

fait beaucoup de publications.
Si j'avais la chance de trouver
un jeune homme qui veuille
se charger d'une bibliographie -
Je suis depuis un certain temps
et surtout depuis mon voyage
en Egypte poursuivi par l'idée
que ce serait peut-être le moment
de mettre en train une histoire
de l'art dans l'antiquité c a d
jusqu'au christianisme et que
pour Perdrizet se serait peut
être sa chaire à Paris en coupant
l'herbe sous le pied à Salomon
Reinach Rheinach qui certainement doit
y penser. Parlez en donc à
Perdrizet dans une lettre
si c'est son idée, demandez
lui son plan en faisant

cela lentement, j'en ferais les
frais. et lui seul serait en
nom. enfin c'est peut-être
l'amour d'un bon projet.
Je ne crois pas que pour cette année
Madame soit disposée à ce dont
vous me parlez. Nous rentrerons tard
dans le mois elle aura beaucoup
à faire, peut-être pour l'année
prochaine ? Merci toujours.
Je ne vois rien de plus. Nous
allons partir au Caire après demain
embarquerons à Alexandrie le 7.
12 Marseille et gagnerons Paris avec
l'auto.

Au revoir donc bonne poignée
de mains. André va bien nous
tous aussi.
J Doucet

19, Rue Spontini
PARIS , le 19 août 1909

Mon cher René Jean.
Tout va bien ici les livres rentrent
les photographes travaillent mais
rien de très nouveau -
J'ai reçu la réponse de Tafrali -
la lettre était bien de Bartchewski qui
livrera à la fin de l'année -
Si il était dans vos projets de
passer par Nantes, Saumur, Angers
Rennes aussi pour les musées, je
vous enverrais, l'existant et ce
qui nous manque et vous verrez
vous même car, il y a beaucoup
à Nantes, et à Angers. Mais j'ignore
Rennes et Saumur . Mais si il
y a le moindre dérangement pour
vous dites le moi franchement

ce n'est pas indispensable. Il est
bien entendu que tous les frais
que causeraient ces changements
d'itinéraires seront à la charge de
la bibliothèque, mais ne changez
rien à votre programme si cela
doit vous déranger -

Au revoir à bientôt
amitiés autour de vous.
J. Doucet

19, RUE SPONTINI
TELEPHONE 673-82
BIBLIOTHEQUE
J. DOUCET
BEAUX-ARTS
ARCHÉOLOGIE
PARIS , LE 24 aout 1909 .

Mon cher René-Jean
Voilà je crois qui vous derangera moins
je n'ai besoin que de Rennes et Nantes.
on fera Angers et Saumur ensemble une autre
fois Saumur étant fermé jusqu'au 1er octobre.
Vous pouvez faire Rennes et aller coucher à
Nantes, le lendemain matin Nantes et partir
dans la journée pour Paris - tous les frais
nécessités par ces dérangements sont bien
entendu à ma charge.
Pour Nantes je vous envoie le catalogue tout ce
qui est déjà photographié par Braun est marqué
d'un D.
Je joins votre ouvrage Campana
la liste Berenson et la lettre du conservateur

Tachez de le voir et d'avoir l'autorisation
definitive en lui expliquant notre but
anti commercial.
à Rennes je vous enverrai le catalogue si
nous l'avons sinon achetez le, marquez
tout ce qui vous semblera devoir être photographié
sculpture comprise - si vous avez le temps voyez
le conservateur et tachez d'obtenir l'autorisation
le concierge se prétend photographe ?!!!
Je sais qu'il y a un morceau de réception
Je vous ferai savoir lequel si je ne puis, tachez
de le découvrir.
Je pense qu'il vous faudra 2 jours. ne
les prenez pas sur vos vacances mais rentrez
deux jours plus tard.

En attendant votre réponse je
vous serre cordialement la main
J. Doucet

16 & 18, RUE SPONTINI
BIBLIOTHEQUE
D'ART
ET
D'ARCHEOLOGIE
PARIS, LE Samedi

Mon cher René-Jean
merci de votre lettre et de ce que
vous me dites. il fait un temps
superbe, je cherche un peu le repos
et le calme.
J'espère que le commandant
Lefebvre des Nouettes a été content des
clichés.
Vous me dites Ars Asiatica à 3 numéros
de prêts mais quand doit on
paraître ?
Je n'ai pas aperçu apperçu Maurice Denis
dans nos côtés, mais j'ai vu

des tableaux d'un jeune peintre
de Marseille bien intéressant, et
surtout des dessins, j'irai exprès
à Marseille le voir il se nomme
Verdilhan, c'est un Marquet plus
sauvage il faut s'y intéresser.
A propos aussi connaissez vous
un écrivain André Suarès très goûté
dans le milieu où j'ai vu les
tableaux de ce peintre chez un monsieur
qui a des Monticelli superbes et des
Ziem. il vient de publier un
article sur Naudin dans la nouvelle
Revue Française je crois Est ce une
revue parisienne, puis aussi des
articles ou une brochure sur
Monticelli.
Faites moi envoyer de suite de
lui un volume de chez Emile Paul
je crois ou Cornaly rue de Vaugirard

intitulée Voyage de Condotierre
suivez ces ventes de l'Hôtel pour les
dessins modernes en ce moment cela
ne se vend pas. il n'y a pas de public
mais cela viendra vite malheureusement ou
heureusement.
Pour les dessins, il faudra prendre la
pièce réservée pour mon bureau nous
en parlerons au retour.
Dites à Madame que je ne tiens pas
à ces gouaches c'est beaucoup trop
cher pour des documents et comme
art que voulez vous faire de tout ce
paquet donc non rien -
Pour Manzi je ne puis donner le
droit de reproduire, il n'a qu'à demander
à ceux qui les ont achetés, après je lui
donnerai des épreuves -
Pour les bois de Dufrêne dont vous me
parlez il faut dire à Clément-Janin
de ma part de les acheter si nous ne
les avons pas -

oui vous avez bien fait pour
les Fioretti chez Druet
Voilà tout je crois.
Voulez vous demander à Cornu si
il connaît un livre de
Charles Roux
Le Costume en Provence
Bibliothèque régionaliste
Blond & Cie Paris si non le
faire prendre
A bientôt j'espère que tout
continuera à bien se passer.

Très votre
Jacques Doucet

16 & 18 RUE SPONTINI
BIBLIOTHÈQUE
D'ART
ET
D'ARCHEOLOGIE
PARIS, LE Mardi

Mon cher René-Jean
Rien de spécial, bonne santé
par beau temps.
Je réponds à votre lettre.
1° Je vous renvoie toutes les
lettres ainsi que celles de Nancy
et de Bordeaux
2° M. R. C. Witt quelles sont les
photographies qu'il veut cela
m'étonne pour les Le Nain.
J'ai toujours eu les expositions
du Burlington Club peut
être est-ce aux Le Nain - Vérifiez

si nous l'avons pas il faut
faire le nécessaire -
3° Attendons pour Pottier mais
nous sommes très bien avec
les Braun, je m'entendrai avec
eux au retour.
Acceptez pour vos conferences.
Je vous donnerai les photographies
Demandez à Schemit le
volume indiqué
Reste l'affaire Picard. Toute la
question pour moi réside dans
l'acceptation par l'Ecole d'Athènes
de la collaboration de M. Sitte moi
personnellement je n'ai pas à avoir
d'avis. Je publie ce que l'on
m'apporte. Comme on me le
donne. C'est tout.

Je crois cependant étant donné
que les fonctionnaires français sont
du brouillon pour stables que vous
traitiez personnellement pour les
photographies avec M. Sitte Sitt et que
ce soit vous même qui sachiez de
lui sous quelle forme et conditions
pecuniaires il entend sa collaboration
j'accepte tout pour avoir les photographies
puis aussi traitez directement d'un
autre côté la question avec Fougères
qui est en somme le directeur de
l'Ecole devant approuver le travail
et sa forme.

Voilà à peu près le crois les
réponses demandées -
à vous.
J. D.

G. D
NAPLES
O. & G. FIORENTINO PROPR.

France
Monsieur René-Jean
19 Rue Spontini
Paris

G.D HOTEL DU VESUVE
NAPLES
O. & G. FIORENTINO PROPR.
Dimanche
mars 1911

Mon cher René-Jean
Je n'ai pu voir l'attaché
au musée, pour Brogi
dont voici l'adresse nouvelle
Naples. Piazza dei Martiri
24. 25.
Il faut une liste des photos
que nous n'avons pas de
chez lui, que j'attends -
puis il y a à Naples 4 photographes
ayant des collections -
Sommer -
Lembo -
Esposito
et lui -
il dit et j'ai vérifié pour

Même Maison - GRAND HÔTEL VITTORIA - SORRENTO

Lembo qu'ils n'ont pas
de catalogue qu'ils ont des photos
que lui n'a pas et qu'il se
chargera de faire le travail et
de nous l'envoyer - espérons
qu'il dit vrai et attendons -
Je ne sais ce que nous avons sur
la Sicile ce qui doit me rendre
prudent télégraphiez à Palerme si
vous avez encore le temps pour
me renseigner.
Ici beau temps mes neveux
semblent s'amuser, mais je
traîne ma vie rien ne peut et
ne m'intéresse plus je ne sais ce
que je vais devenir

Bien à vous.
J Doucet

Dites je vous prie à Victor que tous

le reste va bien.
J'ai pris chez Brogi des catalogues
mais celui de Naples est épuisé

Samedi
G D
NAPLES
O. & G. FIORENTINO, PROPR.

Mon cher René Jean
Je vous ai envoyé aujourd'hui
un paquet contenant un peu
de tout, photographies de
Sicile –
Livres emportés et dont je
n'ai plus besoin.
Brochures d'ici petits guides –
etc. défaites le paquet prenez
les livres venant de la bibliothèque
et entrez les nouveaux et
rangez les photos.. il y a derrière
les indications de celles n'ayant pas

Telegraphic Address : "VESUVHOTEL" - NAPLES - Téléphone N. 227
Lieber's Code - A. B. C. Code - 5th Ed.
Richter & Co. Napoli

Même Maison - GRAND HÔTEL VITTORIA - SORRENTO

de légendes. gardez seulement les
adresses des marchands cela
pouvant servir –
Je vous envoie ci-inclus la
liste de Brogi que nous n'avons pas
pas je dois voir demain soir
une collection de Lembo dont
je vous enverrai ce que je prendrais
il faudra tâcher de reconnaître ce
que sera chez Brogi pour ne
pas le demander –
Je ne vois rien de nouveau –
nous partons lundi pour Corfou
et la Dalmatie. J'ai hâte de
rentrer ce voyage est pour moi
un supplice. Je le fais par
raison et puis je profite pour la
Dalmatie, mais je suis plus
douloureux que jamais et je

m'ennuie tant je suis si las
enfin on dit qu'il faut
avoir du courage et essayer.
essayons !

Bien à vous
J. Doucet

Dites à Victor que tout va
je lui ai envoyé un télégramme
ce matin auquel il a du me
répondre. du reste je lui ecrirai
Écrivez-moi poste restante Trieste
pour le 19. je serai de retour le 23.
je pense –
Je prendrai en Dalmatie tout ce
que je pourrai de photos –

Syracuse
Mardi
mars 1911

Merci mon cher René-Jean
de votre affectueuse lettre et
des nouvelles qu'elle contient.
Non hélas je ne suis pas de ceux
qui oublient, mais suis de ceux
qui souffrent et terriblement
que voulez-vous, il faut payer
dans la vie, ma rançon est
chère je ne m' estimait pas autant
comme toujours je paie pour les
autres, on ne peut se refaire

Je suis horriblement malheureux
mais j'irai jusqu'au bout de
ma vie aussi courageusement que
je pourrai quand je serai trop las
je me coucherai et j'espère que
le ciel aura pitié de moi
Je vois que tout va bien à
la bibliothèque, vous avez écrit toutes
les lettres de remerciements Lafenestre
etc –
Pour Probsthain Probstain et le livre de Barthèle
demandez à Vignier l'importance
du livre. Si cela en vaut la
peine faites l'affaire avec Probstain
il faut ce qu'il faut –

J'écris un mot au docteur
Fouquet pour lui dire que je
suis en voyage –
Ici presque rien à Palerme quelques
photos et guides – et des indications
pour écris – Salinas est très vieux
impossible à voir –
À Syracuse le conservateur est absent
j'ai quelques sites du moins où il
y a beaucoup de choses, il faudra
écrire et voilà tout.
Pour Petersbourg il faudra savoir
comment cela s'arrange – quel
sera l'attaché qui me sera attaché
et quand cela commencera –
Sachez donc de Leroux si il n'y
a pas quelque chose du même genre

mais moins important comme
dépense à faire à Madrid –
attendez un peu pour Roty ce
sera plus convenable en tout cas
faites faire la demande par
Mazerolle.
Amitiés à Perdrizet.
et bien à vous. je pense avoir
répondu à toutes les questions

Bien à vous.
J. Doucet

[?] FOT. D'AGATA – ED. PINOTTI – TAORMINA
Merci mon cher René-Jean
de votre lettre.

Je trouve le livre coreen
un peu salé enfin –
il n'y avait rien de plus
pour nous dans cette vente ?
ci inclus les 2 lettres Fouquet
pour le dossier –
J'ai repris une série des ph.
sur les Musées de Palerme - Syracuse
Agrigente. très belles d'un autre
photographe. Je n'ose prendre
les monuments temples etc ?
mes neveux vous envoient
leurs amitiés.

Bonne poignée de mains
à vous toujours si
triste. hélas
J. D.

Taormina – Teatro Oreco coll'Etna

Jeudi soir
11 aout 1911
19, rue Spontini
Ma santé est parfaite je suis en plein
soleil sans chapeau au golf en auto.
Je pars en Allemagne samedi plus de Trianon

Merci mon cher René-Jean de vos lettres et des
sentiments qu'elles expriment à mon égard ; oui
mon cher ami je veux vivre dans quelque chose
de plus elevé encore que le souvenir, dans l'abandon
de à un être cher et disparu de toutes pensées qui ne
soient pas le devoir de chaque jour, dans d'en l'espérance
d'un au delà à conquérir en donnant à tous
ceux avec lesquels on vit l'impression d'une
vie de simplicité et de beauté si détachée des
idées habituelles, que seule une âme d'élite

peut avoir inspiré un semblable sentiment.
Y réussirais-je ? J'aurai tout au moins tenté
l'impossible.
Je suis enchanté que vous vous reposiez dans
ce beau pays entouré de vos affections les
meilleures, les seules de la vie ; croyez en un
homme qui meurt de douleur de les avoir
entrevues et de les avoir perdues.
J'ai envoyé à Perdrizet ses demandes. Je
garde la lettre de Bertaux tout va bien la bibliothèque
est un lieu de fraîcheur

Je pars samedi Bien à vous
J. Doucet

BIBLIOTHÈQUE
D'ART
ET
D'ARCHÉOLOGIE
Suite Fioretti
16 & 18 RUE SPONTINI
PARIS, LE 31 Janv. 1913 .

Mon cher René-Jean
Merci de votre lettre que je trouve en
arrivant ici après de bien mauvaises
routes et un horrible temps.
Je suis tout à fait de votre avis pour
Chavannes, il faut tacher de réunir
les deux Revues, et faire le nécessaire pour
le personnel. Je suis pour peu de
temps absent et ferai ce qu'il faudra
en rentrant. dites-le à Chavannes de
ma part.
Pour l'achat Russe je vous approuve.
Ci inclus une lettre de l'Institut de
Petersbourg veuillez répondre pour
moi je vous prie –

puis une carte du docteur Fouquet
vous avez du recevoir la photographie
qu'elle annonce, faites prendre une
épreuve à Devisme si ce n'est pas
un cliché gardez l'original et donnez
l'épreuve au Commandant Lefebvre des
des Nouettes. il faudra écrire au docteur pour
le remercier et lui demander ce
que je lui dois cela a dû coûter assez
cher et je ne voudrais pas que ce
bon docteur soit tapé par les fantaisies
de nos lecteurs.
Je vous renvoie la lettre de Chavannes –

Merci de tout et bien à
vous
Jacques Doucet

Malgré temps et route je suis en
bonne santé et autant que je le
puis en bonne humeur
faites ce que vous pourrez pour la
vente. Avez vous les dessins de

Maurice Denis et Bakst Basck ?

Dimanche
Soir
Mon cher René-Jean
Je n'entends rien faire avec M.
Le Chatelier, grand Dieu non ! Répondez
que M. D ne s'intéresse jamais à
des affaires qui ne soient les siennes et
mille regrets.
Pour Vignier nous sommes d'accord –
Pour les photographies de Madras voulez
vous attendre mon retour pour les
faire faire nous en parlerons. à moins
qu'elles ne soient déjà tirées -
Si l'on vous parlait de Trafali Taffrali dites
(car je crois me souvenir que vous m'en
avez parlé) que c'est avec mon
autorisation que vous lui avez accordé
2 ou 4 jours je ne sais (affaire intérieure).
Parlez moi à mon retour du bibliothécaire
de Nice, et de la revue chrétienne allemande.
Il fait ici un temps médiocre. mais
le pays est charmant bon repos -

Pour les photos de l'Inde en tout cas
échange avec un dessin
Bien à vous
Jacques Doucet

G D
HENDAYE (BASSES-PYRÉNÉES)
Adresse Télégraphique : ESKUALDUNA HENDAYE
TÉLÉPHONE 35
J. FLAEGEL, Directeur
Monsieur
René-Jean
19 Rue Spontini
Paris

Jeudi
Oct. 1914
m'avais remis
un n° antérieur au
sien à la Pref. Police
46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE

Merci mon cher ami d'avoir
bien voulu me redire votre
numéro je n'ai pas réussi le
[] est fermé.
Pour la petite demande du mot
confié merci n'en tenez pas compte
je reçois une dépêche me disant
que cela est inutile

Venez donc un matin me parler
pour les dessins j'aurais quelque
chose à vous demander

Merci encore et bien à vous
J. A. Doucet

Lundi
Mon cher René-Jean

J'aurais besoin d'un
mot de recommandation
pour Joseph Reinach Rheinach Reinach .
Pouvez vous passer chez moi
demain mardi vers 9h.
Je vous parlerai aussi
pour les peintures d'Orléans

Bien à vous
J. A. Doucet

Mercredi
46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE

Merci mon cher René-Jean
La recommandation à fait
merveille. Je pars demain
avec l'espoir d'aller à Dunkerque

Bien à vous
J. A. Doucet

Dimanche 28-12-14
46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE

Mon cher ami
Rien de spécial. Piot a à dû avoir
ce qu'il devrait. Dethomas m'avait
écrit pour des dessins je
vous avais envoyé sa lettre vous croyant
encore à Paris. Je lui ai écrit pour
m'entendre directement avec lui
j'attends.

Mon neveu a vu Segalen il
attend la réponse, mais aussi j'attends
sa lettre.
J'espère que votre nouveau
métier n'est pas trop dur. la
paille c'est peu enfin j'aimerais
le faire, on aimerait tant en ces
jours à tout risquer pour réussir
ou disparaître

Bien à vous.
Bon courage
J. A. Doucet

Dimanche
1914

Mon cher René Jean
nos lettres se sont croisées
je crois pour M. Chavannes
attendre mon retour afin
d'en causer car en dehors
de la fabrication du livre
sur laquelle il faudrait
bien s'entendre car sous
quelle désignation de provenances
le publier la bibliothèque
virtuellement n'existe plus
et je ne voudrais pas ainsi

créer un précédent pour
des raisons particulières
à moi qui me mettraient
dans l'embarras.
Je ne dis pas non en
principe mais j'ai besoin
d'y réflechir et d'en parler -
Je serai de retour à la
fin du mois -
Qu'est ce que cette société
fondée sous les auspices de
Maspero ?
Je garde la lettre
Chavannes nous en reparlerons.

donc à mon retour.
Le temps est mauvais ce
qui empêche de jouir d'un
bon repos.

à bientôt et bien
à vous.
J. A. Doucet

Cette carte doit être remise au vaguemestre. Elle ne doit porter aucune indication du lieu d'envoi, ni aucun
renseignement sur les opérations militaires passées ou futures.
S'il en était autrement, elle ne serait pas transmise.
PARTIE RESERVEE A LA CORRESPONDANCE

1^er Janv. 1915
Merci mon cher René-Jean
Je suis bien avec vous dans cette
existence qui doit tant vous changer.
Bon courage, vivons dans l'espoir
de cette année nouvelle par la confiance
et la patience. Dethomas n'a pas eu
besoin de ses dessins

Bien Bien à vous.
J. A. Doucet

CORRESPONDANCE
DES ARMEES DE LA REPUBLIQUE
CARTE EN FRANCHISE
EXPEDITEUR :
Nom:
Grade :
Régiment :
Compa^ie, Esquadron
ou bataillon :
Les indications ci-dessus sont à reprduire
dans l'adresse de la réponse.
Adresse :
M
Mode. A. - IMP NAT.

6 Janv.

Mon cher René-Jean -
Rien de nouveau autour de moi
tout continue.
Je vais voir demain Pierre Marcel -
mon neveu toujours à Brest va
mieux.
J'ai fait hier déposé au comptoir
d'Escompte ce que vous savez -
une déclaration sera faite demain à
l'Art français que la bibliothèque sera
offerte après la guerre à l'Université.
qu'elle ne sera jamais ni vendue, ni
morcellée, et que si l'Université n'en
accepte pas le don après la guerre il
sera à ce moment statué sur son sort.
Mais qu'elle sera toujours maintenue entière
et donnée.

Bien à vous bon courage
souffrir pour la patrie c'est le sort
le plus beau. le plus digne d'envie
J. A. Doucet

Française
M. René-Jean
Soldat
51^e Reg. Territorial d'Infant–
15^e Compagnie [?]
Langres
Modèles déposés n° 2300

GLOIRE AUX ARMÉES ALLIÉES

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
CARTE MILITAIRE
à transmettre immédiatement
Nom et adresse de l'expéditeur
M. J. A Doucet
45 av – du Bois
Régiment
Bataillon
Escadron
Compagnie
Batterie
Section
État-Major
Quartier gén^al
Service

Carte réservée pour la Réponse du Militaire
CARTE POSTALE
M

GLOIRE AUX ARMÉES ALLIÉES

6 Janv.

Mon cher René-Jean,
Que vous dire de nous, la vie est
toujours monotone, nous vivons d'un
communiqué à l'autre, patients et
confiants. ce qui ne veut pas dire que
nos pensées ne sont pas souvent avec
ceux qui sont loin.
J'ai remis ce que vous savez au Comptoir
cette fois sans difficultés.
Mon neveu Jean est à Paris pour sa
convalescence, puis il doit aller a
St Cyr. faisant maintenant partie
de l'aerostation, ballon captif ou libre.
J'en suis heureux pour lui, il n'était pas
attiré par les tranchées, et il aime le
ballon, il été blessé et ce qu'il doit faire
n'est pas de l'embuscade tout est donc
bien.
J'ai appris hier la mort de ce pauvre
Pailpot. c'était un souvenir de jeunesse
et un brave homme.
Heurant est au 70^eme territoriale comme
adjudant. il m'écrit de chez moi dans
l'Oise où il a couché tout se retrouve
La bibliothèque est sans histoire sans être heureuse
que dites vous du rapport de Clemen si vous
avez lu les Débats du 31 J. et 2 fév. quelle
brute.
Je vais bien continuer à être un infirmier
zelé mais peu de blessés à Paris.

Bien à vous j'espère que
vous allez bien
J. A. D.

Correspondance militaire
Monsieur René-Jean
Commissariat militaire
Gare de Chalindrey

Envoi de
M. J. A. Doucet
46 av. du Bois
Paris

8 Mars
Mon cher René-Jean
J'ai remis hier à votre compte
ce que vous savez -
Ici rien de bien nouveau. des
choses en train mais rien de fait
mon neveu Jean est à St Cyr au
camp aerostatique en bonne santé.
il espère bientôt partir avec un
ballon. André toujours souffreteux
et prenant mal d'être inoccupé. moi
je continue hopital, affaires. Les
arts comme vous le pensez sont
morts. dans les journaux. Le Mot
d'Iribe, et l'Opinion avec les dessins
de Forain. le journal est intéressant
et quelques uns des dessins très trés beaux.
ce pauvre Iribe est très malade. J. Cocteau
fait son possible pour le suppléer
mais il aura du mal.
Vous parlez de confiance devant une
injure nous sommes plus confiants
que jamais dans l'absolue patience.
Paris est monotone, triste, sans eclat
même dans l'heroïsme. C'est au
front, près des soldats admirables qu'il
faut sentir battre le coeur de la France
Je puis vous assurer que le mien
est toujours bien attaché et qu'il
ne faiblira pas

Bien à vous
votre ami
J. A. D.

Envoi de M. J. a Doucet
46 av. du Bois Paris

Monsieur René-Jean
Commissariat militaire de la
gare de Chalindrey
H ^te Marne

Samedi 17

Mon cher ami
Je vous répond en hâte la somme
a été versé le 8 pour le mois d'avril
mon domestique qui a été à Auteuil en
a le reçu. reclamez donc.
Ici rien toujours l'attente confiante tout
semble aller au mieux mais que cela
coûte chers pauvres enfants. nous sommes
toujours au complet sans pertes mais que
fera-t-on de tous ces dechets d'existence. j'en
suis très attristé.
Vous avez vu mon neveu Jean en
bonne santé. Je sais ce qui va arriver
d'André qui repasse au conseil ?
Moi je vis toujours la même vie. J'essaie
de faire de mon mieux.
Je suis en correspondance avec Desvallières
pour son bataillon de chasseurs alpins
à faire un peu de ravitaillement j'ai bien
peur que son plus jeune fils soit disparu.
J'ai vu Piot.
Un petit journal le Messager des artistes
donne de bien intéressants renseignements
sur les artistes. voulez-vous que je tâche
de vous le procurer.
Aux dernières nouvelles on était sans nouvelles
de Deshairs.

Je vous envoie toute mon amitié.
J. A. D.

Envoi
de M. J. a Doucet
46 av. du Bois

Monsieur René-Jean
Commissariat militaire
de la gare de Chalindrey
H ^te Marne

24 mai

Mon cher René-Jean
Merci de vos nouvelles notre vie
se poursuit un peu embellie en
ces jours par la beauté du départ
de l'Italie galvanisée par D'Annunzio
dans cette tourmente c'est le coin
bleu de penser que tout n'est pas
que meurtres et pillages. que Dieu
nous garde notre Italie, c'est le
joyau du monde on ne devrait
par avoir le droit d'y toucher -
J'ai appris la mort de ce pauvre
de Bleves (Barbazange) tué dans le
Nord sur un auto-canon. C'était un
gentil garçon.
Je crois vous avoir dit que j'avais
reçu une admirable lettre de Desvallières
belle âme - l'Elan ---
Mon neveu Jean attend toujours son
départ. et mon petit ami Nuaud sur
son camion automobile dans le Nord est
fou de joie.
Lepape est toujours à mon hopital c'est
un gentil garçon. tout va bien. très bien.
que notre courage à nous gens du derrière
nous soyons aussi poilus que ceux du
front hélas, hélas que de chauves -

A vous bien
J. A. D.

à
J. a Doucet
5 av. du Bois

Correspondance militaire
Monsieur René-Jean
Commissariat militaire
Gare de Chalendray
H te

8 Juin

Mon cher René Jean
Bien peu de choses à vous dire nous
vivons nos jours de guerre au mieux
convaincus que ce sera encore long et
qu'une campagne d'hiver est inévitable.
Soyons donc toujours courageux et patients
nous à qui l'on demande si peu.
L'Hôpital est toujours complet mais si
les blessés viennent pauvres et braves gens sans
se lasser ceux qui n'ont qu'à donner un
peu d'argent pour eux un sans même trouver
le moment de venir les voir, commencent a
trouver que c'est trop long. ah grands dieux
que de muffles, enfin tant pis on tachera
d'aller jusqu'au bout on tiendra tout de
même ; il faut vivre avec ces braves gens pour
sentir la beauté de ce peuple donne sans
marchander lui, pour garder le pays, les
affaires à tous en gens qui ne savent même
pas donner proprement leurs Sous -
Elias bombarde d'Archicourt de prévenances,
qui les refuse avec constance, il me prie
d'écrire à Elias de lui f - . la paix. Je
n'ose craignant que l'on ne me prenne
pour un pacificiste, vraiment ces gens sont
pleins de tact.

Bien à vous
J. A. Doucet

Correspondance militaire
Monsieur René-Jean
Commissariat militaire de la gare
Chalindrey, H^te Marne

Envoi
de M. J. a Doucet
46 av. du Bois
Paris

15 juillet

Il y a longtemps mon cher ami
que je ne vous ai un peu causé.
C'est qu'en somme il y a peu à a
se dire notre existence de guerre
continue avec confiance mais patience
vous avez vu la mort de ce pauvre
Wrangel mort à Varsovie -
Dans nos périodiques de la guerre "le
mot" devient cubiste ? avec Gleizes en
ce moment c'est fou. L'Elan fait mieux.
Les poètes et écrivains font la quête à
domicile comme Paul Fort qui écrit
une lettre autographe pour un abonnement
de 5 f.
Aux arts décoratifs une exposition de
photographies de Reims mais malgré
mon offre il manque toutes celles que
j'ai combien tout cela est petit-petits
cénacles. petites gens -
Je ne sais rien pouvant vous intéresser.
J'ai vu Victor en permission cette
semaine en très bonne santé peut être
allez vous venir aussi.
Matisse m'a envoyé des eaux-fortes très
bien une première série pour les prisonners
et une autre pour lui. c'est un artiste
intéressant un peu dépaysé dans cette guerre
l'Allemagne étant pour lui une conquête !!

Bonne santé morale et physique c'est
le mieux.
Bien à vous
J. A. D.

Correspondance militaire
Monsieur René-Jean
Commissariat militaire
Gare de Chalindrey
H te

Paris
46 av. du Bois
Envoi de M. J. a. Doucet

46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
16 Aout
Mon cher René-Jean
moi aussi j'ai été heureux
de vous voir, ce temps passé
ensemble dans les luttes
de la bibliothèque que c'est
loin mais l'on a fait son
oeuvre, qui peut être au
moment où le pays se
reformera prendra plus encore
sa valeur.
rien que la patience toujours
confiante, si elle grandit
en proportion de la patience
elle devient énorme enfin
espérons.
Je fais faire le mémoire par
Tafrali Taffrali pour le livre japonais
rien dans les arts, rien pour
les artistes ce pauvre de Losques
gentil garçon.

allons bon courage à
nous tous
votre ami
J. A. Doucet

envoi de J. A. Doucet
46 av. du Bois de Boulogne
Paris
Correspondance militaire
Monsieur René-Jean
commissariat militaire
gare
de Chalindray
H te

46 AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Jeudi
Mon cher René-Jean
Je suis très content pour vous de
vous savoir toujours dans votre gare
vous y faites j'en suis certain tout
ce que vous devez y faire c'est
donc très bien.
Notre vie à nous gens de l'arrière
est très monotone les nouvelles sont
toujours l'espoir, la confiance et
l'ignorance. Selon notre goût nous
suivons la ligne d'un journal avec
quelques fugues vers des Clemenceau
Herni etc. mais nous sommes toujours
dans le vague. Pas un homme ne
s'est révélé, écrivain même en dehors

du côté militaire et politique.
L'Opinion peut être avec les si beaux
dessins de Forain. Le Mot - l'Elan -
sont disparus. Excepté Forain la guerre
n'a rien donné aux Arts.
Même dans Paris le commerce des choses
d'art est arrêté mais il n'y a pas un
objet à vendre qui soit tentant.
Mon pauvre neveu André est pris dans les
auxiliaires depuis dimanche c'est un
peu pénible de voir les proportions que
prend pour ce pauvre enfant l'idée de
ne pas coucher dans son lit. C'est navrant
en ce moment. Jean qui vient d'être
un peu souffrant est a Paris pour 8 jours
avant de reprendre les ballons. il va bien
C'est entendu mon cher ami nous continuerons
nos petits versements, la guerre j'en ai peur
durera encore que nous aurons fini.
Je vais bien moral et physique, mais
sans entrain tout est fini, l'intérêt de ce
qui fut notre existence n'est même plus un

souvenir.
Bonne poignée de main
à vous J. A. Doucet

46. AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Mardi
Mon cher René-Jean
J'ai une grande douleur mon
cher neveu André Dubrugeaud
est mort hier à l'Hopital
St Joseph où il était soigné
d'une pleurésie
Il est mort dans une syncope
que rien ne pouvait faire prévoir
prevenus à 8h du soir après avoir
eu à 7h 1/2 de bonnes nouvelles
lorsque nous sommes arrivés avec
ses pauvres parents tout était fini
heureusement il n'a pas souffert
et ne s'est pas vu mourir.
Tout ce que vous m'avez demandé
sera fait –
Votre ami très malheureux
J. A. Doucet

Paris
46 av. du Bois
Envoi de M. J. A. Doucet
Correspondance militaire
Monsieur René-Jean
Commissariat militaire
Gare de Chalendrey
Hte Marne

Lundi 8 Nov 1915
46. AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Mon cher ami
Voici la lettre de ce que j'ai à vous
envoyé.
Journal Asiatique
11ème Série Tome III
Nos. 1 - 2 - 3 Jan 1914 à Juin 1914.
11ème série Tome IV.
Nos 1-2 de Juillet à Octobre 1914.
Revue des Etudes Grecques
Nos 121 – 122 – 125 – 126.
Toung Pao
Volume XV.
N° 1 - 2 - 3 - 4 - 5. de Mai 1914 à Décembre 1914
Revue de l'Histoire des Religions.
Tome 4 XIX. n° 1. Janv. fév. 1914
C'est tout ce que j'ai reçu de ces

Revues.
Rien de bien particulier à vous écrire
Ma soeur et mon beau-frère sont deux
pauvres loques auxquelles il n'y a rien
à dire attendre le temps peut être mais
à cet âge dans leur condition si renfermée
d'existence c'est bien peu d'autant plus
que mon neveu Jean est sur le point
de repartir vers la fin du mois ce sera
pour ces pauvres gens le trou noir
qu'en vais-je faire.
Enfin c'est en ce moment la vie de
chacun élevons nous plus faut – l'homme
unité ne doit plus exister. ne pensons
ne vivons que pour le résultat. Espérons
toujours plus fermement, pourvu que
notre nouveau gouvernement ne soit pas
le Directoire ou alors que Barras nous
donne un Bonaparte, c'est peut être un
coup que l'on ne réussit pas deux fois
Bonne santé de moi physique
et morale
Bien à vous
J. A. Doucet
Les livres partiront par
colis postal

Dimanche 19 Xbre
46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Que devenez-vous dans votre dépot mon
cher René-Jean. Après une période de
temps bien triste pluie vent etc. aujourd'hui
beau temps froid.
Le dernier événement pour moi a été la
mort de mon pauvre ami Georges Hoentschel
que l'on a trouvé mort dans son lit il
y a dix jours. il a fini sans s'en douter
comme de tout dans sa vie. Je l'aimais
beaucoup, il était charmant, plein
d'une insouciance fantaisiste, plus que
tout c'était un délicieux écureuil mais
si leste, si fin, avec beaucoup de coeur
et d'amitié pour ses amis.
Je n'ai jamais connu personne
ayant plus que lui le mépris en
même temps que les plus grands besoins
de l'argent, il lui venait docilement
à son moindre appel et il le
jetait au vent avec une grâce infinie

comme la pluie bienfaisante en
retombant il fécondait son
champ car il laisse une belle
situation, il était bien de ceux d'avant
guerre que l'on ne reverra plus.
J'ai eu besoin de revoir les eaux fortes
de Marie Laurencin et j'ai retrouvé cette
petite aquarelle en médaillon. C'est tout
à fait charmant que devient elle savez
vous. J'aimerais beaucoup en avoir d'autres
où pourrais-je m'adresser, est ce que j'ai
d'elle d'autres dessins ou aquarelles –
J'ai vu Perdrizet et sa femme très
heureux de causer un peu ensemble
C'est un homme qui m'est très sympathique
il est très occupé et doit rendre de grands
services du reste il doit être en correspondance
avec vous.
Mon neveu Jean va bien près de Toul a
un petit pays (Chaudenay) mais nous ne devons
pas le savoir. Voici son adresse. Si vous ne l'avez
pas
Jean Dubrugeaud Sergent . 54e Comp. aut. d'aerostiers
de campagne par Toul.
Donnez moi bien de vos nouvelles Puis je
vous êtes bon à quelque chose
Bien à vous
J. A. Doucet

Dimanche
46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Mon cher René-Jean
Avez vous quelque chose il me semble
ne pas sentir dans votre réponse votre
aménité et votre bonne grâce habituelle
J'espère qu'il n'en est rien et que
vous n'avez ni ennui particulier ni
énervement passager.
Vous me voyez au dessus des contingences
dans une quasi serenité de tout autre
que de vous je craindrais d'y voir une
petite pointe mieux que personne
vous savez combien en ces jours
terribles depuis le commencement
j'ai été de coeur et de tout à tout et
à tous. alors ou se trouve helas ma
serenité.!!
J'aimerais croyez le être assez jeune

pour que l'action directe me
fasse vivre cette existence de fièvre
heureuse du front là vraiment
l'on vit pour soi bien plus que
nous a l'arrière qui vivons les
angoisses, les craintes, les douleurs de
tous ceux qui nous entourent et qui
sont loin est ce vraiment là
même quasi la serenité
Merci de vos renseignements
Croyez moi votre ami
J. A. Doucet

30 décembre X^bre 1915
46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE

Mon cher René Jean je
veux de suite vous dire
qu'il était loin de ma
pensée de vous en vouloir
je craignais pour vous un
ennui et puis vous le savez
je ne puis jamais avec un
ami rester sur une arrière
pensée fâcheuse voilà toute

la raison de mon mot.
Je suis content pour Goloubew
qui est un brave garçon vous
ne pouvez pas aller avec lui
dans son ambulance ?
Voulez vous Gaspard c'est drôle
surtout parmi les (poilus) je
vous l'enverrai.
Beau discours de Galiéni
tout se classe Tous nos espoirs
pour 1916.

Bien vôtre
J. A. Doucet

Samedi
46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE

Mon cher René-Jean.
Merci de votre mot j'ai
fait le nécessaire pour
Gordon Craig Gordon Graig . J'attends Copeau
j'ai le portrait de Chaliapine Chialapine
Je viens d'avoir le
très grand chagrin de
perdre mon ami Hoentschel

qu'on a trouvé mort dans
son lit mercredi matin.
Il est parti sans souffrance
ce qu'il avait en horreur.
avec la fantaisie de sa vie
Quel charmant, quel curieux
garçon si séduisant et
si vide avait-il l'attrait
du gouffre je ne sais mais
il était délicieux
Nous attendons toujours avec
confiance, est ce par habitude.

à vous J. A. D.

Lundi
46. AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Merci mon cher ami
Mais depuis longtemps
par les soins de l'Université
j'ai reçu l'ouvrage en
question en deux exemplaires
il s'y trouve un mot plus
qu'aimable pour la

bibliothèque dont j'ai
remercié.
Rien de nouveau
à vous.
J. A. Doucet
Mon neveu Jean va
très bien.

Samedi
46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Mon cher René-Jean
Je suis heureux de vous
savoir un peu à l'abri
Pour le comptoir tout est
en règle j'ai été faire le
versement moi-même. C'est
fait –
Pour ce que vous me dites de M. V.
il s'est passé ce petit fait.
J'ai reçu un jour dernier
un mot me disant qu'à la
dernière réunion de Décembre
de l'Art français il avait été dit
que la bibliothèque était fermée
à tout jamais ou du moins

jusqu'après ma mort puis
qu'elle serait vendue etc. etc.
l'on ajoutait que c'était
le mettre (M. V) dans une position
impossible, étant donné que
son [seul] but était les [érudits]
et qu'il ne pourrait continuer
à a assurer la direction de liquidation
de la bibliothèque dans cette
condition, mais qu'alors il
lui faudrait penser à une
indemnité.
Je vous avoue que je ne comprenais
pas, mais par téléphone j'ai
répondu que je n'avais chargé
personne de parler pour moi
à l'Art français puisque je
me payais le luxe d'un directeur
sans ouvrir ma bibliothèque ce serait

pour moi la vraie façon
de l'employer.
Que donc à la prochaine
réunion je le prirais de lire
une note, où je dirais que la
bibliothèque ne serait ni vendue
ni divisée, ni soustraite aux érudits.
qu'elle serait fermée pendant la
durée de la guerre. qu'après elle
serait comme convenu offerte à
l'Université et que si celle ci
n'en voulait pas à ce moment
il serait cherché qu'elle était
l'autre société, bibliothèque ou formation
qui semblerait le mieux répondre
à mon désir.
La chose a été faite ainsi
je crois que j'ai bien
fait de faire tomber
des bruits qui sont

toujours malveillants.
Je vous souhaite de
rester à votre gare là
vous serez plus tranquille
La vie à Paris toujours
monotone entre les angoisses
de l'affaire de Soissons et
l'espoir.
Bon courage et bien
à vous.
J. A. Doucet

Lundi 31
Mon bon Ami
Merci de vous souvenir encore de votre
vieil ami au milieu de toutes vos
occupations et ne m'en veuillez pas de
rester si longtemps sans donner de nouvelles
car actuellement nous travaillons pas
mal c'est à dire que les [?] [?]
malgré le mauvais temps et on n'est
jamais tranquille sans faire grand chose.
J'espère que vous allez réussir dans les vôtres
car bien que ce soit très dur aussi
il y a des considerations qui rendent
le service plus intéressant.
Vous avez dû voir les zeppelins sur Paris
J'ai été bien inquiet pendant deux
jours. A part cela cette vie monotone
mais on en n'a pas la faculté de
servir vous abrutit peu à peu et c'est
un bien pour ceux qui ont parfois le
coeur bien gros Encore merci mon bon ami
et bien affectueusement à vous votre dévoué JD

Envoi de M. J. A. Doucet
46 av. du Bois
Paris
F. M.
CARTE POSTALE

CORRESPONDANCE
Jeudi 20 7.
Je suis à Beauvallon
pour prendre un peu
de repos. Je crois bien
gagné l'endroit est
délicieux très beau
temps on est bien
[?]
Amitiés
J. A. Doucet

ADRESSE
Monsieur René-Jean
51^eme territorial 15^e Comp.
Langres
H^te Marne

Jeudi
onglets
Merci mon cher René-Jean
de votre lettre.
Soyez assez aimable pour écrire
à Victor dont vous devez avoir
l'adresse pour faire solder l'affaire
Piot que j'ignore.
Je vais faire le nécessaire pour
Perrigot-Mazure –
Pour Dufy lorsque vous serez d'accord
je ferai le nécessaire après que
vous m'aurez prévenu –
Je rentrerai à Paris mardi dans
la journée. Venez donc me voir
si possible jeudi matin vers 9h.
nous causerons -
Je ne sais rien ici du Salon de
l'av. d'Antin ni de Poiret.
Je me réjouis de le voir.
Bien à vous. Jacques Doucet

PARIS XVI
PLACE CHOPIN
7 30
15. VIII
1916

Monsieur René-Jean
44. Rue du Perchamps
16eme
[?]

4 6, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE

Lundi
Mon cher René-Jean
Venez donc me voir un de
ces matins cela me fera plaisir
Puis vous me direz où je puis
surement trouver Pierre Marcel
et à quelle heure

Bien à vous.
Jacques Doucet

Mardi 13 fev. 1917
Mon cher René-Jean
je vous envoie tout ce
que je peux pour le
moment du répertoire.
1 Collection complète
2 - - - - incomplètes
Perdrizet veut bien se charger de
l'expédition
Je vais mieux mais si je suis
très certain d'une amélioration dans
mon état, je ne crois pas à une
guérison complète il me faudra
une existence plus sédentaire je m'y
prépare.
Je vous joins un article des
Débats. intéressant dites moi donc
ce que vous en savez par la Suisse
et pourrait-on en avoir un exemplaire

sans faire de commerce avec l'ennemi
ces pauvres Parisiens sont bien malheureux
ici où je suis le temps n'est beau
que depuis quelques jours -
Je ne sais quand je rentrerai il faudra
que Paris soit remis en place.
Souffrez vous beaucoup aussi
du froid.
J'ai rien la revue de Vauxcelles
c'est bien piteux fourrez vous le
moins possible dans ce four c'est
un conseil d'ami.
Bien à vous bon
courage nous sommes toujours
optimiste fervent votre ami
Jacques Doucet

pour Millet le nécessaire est
fait le livre à la bibliothèque.

4 oct. 1917
46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Merci mon cher René-Jean de
votre envoi et de la lettre je suis
heureux si mes tableaux font bien
et si ils servent à montrer notre
art français moderne.
Dites-moi qu'est devenu un
grand portrait par Berthe Morisot
faisant partie de mon envoi et
qui ne figure pas au catalogue
vous serez bien gentil de rassurer

le père que je suis pour mes enfants
même les modestes, j'espère qu'il
ne lui est arrivé rien de fâcheux.
Je vois que l'exposition n'est
que peu entrée dans le cubisme
ce dont je loue les organisateurs.
Ici le froid, peu de choses dans
les arts. La jeune littérature manque
des livres bien édités mais le contenu
tout à fait incompréhensible enfin -
Merci encore et mille choses bientôt
je vous écrirai plus longuement

à vous très Jacques Doucet

6 octobre 1917
46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Mon cher René-Jean voilà bien longtemps que je
ne vous ai donné de mes nouvelles qui ne sont pas très
brillantes après un très bon été je viens d'avoir une bronchite
grippée d'emphysème pulmonaire qui m'a démoli enfin je
me requinque de mon mieux mais j'ai eu tous les ennuis
d'affaires possible mon gérant et ami M^e. Pardinel) est
tombé malade depuis 6 mois et presque toute la charge m'est
retombée sur les bras et vous savez combien je suis peu
l'homme de ces choses qui assombrissent ma vie, mais
il faut faire son devoir même chez soi. Comme je voudrais
etre avec vous il me semble que j'aurais fait de la
bonne besogne on a eu tort de ne pas penser à nous
au début si on nous avait poussés vers cette propagande
nous aurions marchés et une fois partis où serions nous
je pense ce que l'on à fait avec les femmes dans
les ambulances chez nous autres on aurait trouvé j'en
suis certain des concours, qui nous auraient coûté très
cher, dont pour nous félicitons nous - Les Boches ont
su faire marcher les amateurs d'art -
Ici dans le monde art rien, la mort de Degas
a passé indifferente, ou l'on en a dit des insanités.
il en vaut mieux ainsi son oeuvre est là et
merveilleuse.
Dites moi que font nos tableaux à l'Exposition
de Zurich à Paris on l'ignore - est-ce bien
présenté

J'ai vu dans la voiture qui est venu chercher
mes quelques enfants une nombreuse famille
Alphandéry ? Alph. Kann, ces familles juives sont prolifixes -
puis ils ont pour s'augmenter les instars, je ne sais plus
le mot boche.
Dans l'avant-garde, Léonce Rosenberg retour des
fatigues du front et versé dans l'aviation à Bois-Colom
tel un ange cherche par ses lettres délirantes à me convaincre
que je dois être le mécène de sa bande sous-cubistes,
pour la plus grande gloire de l'art occidental dont il
sent la chaleur des premiers rayons en m'apprenant
qu'avant nous ne vivions que de l'Orient, je ne suis
pas encore mûr pour son fruitier. Picasso est en Espagne
poursuivant une jeune danseuse russe qu'il voudrait épouser
mais depuis la révolution rien à faire avec les Russes.
elle veut qu'il épouse aussi tout le corps de ballet il demande
à réfléchir pendant ce temps ce pauvre Max Jacob attend
une eau forte de Picasso qui doit orner son dernier
volume aux exemplaires de luxe déjà tous payés, les
bibliophiles hurlent et le traitent de ---- , Daudet
dit que ---- censuré - enfin - peut-être ---- recensuré. ---
La jeune littérature aime beaucoup des exemplaires de luxe
très chers pour bibliophiles, c'est pas bête car dans un
dernier livre de Reverdy que je viens de recevoir - je
ne puis rien comprendre - ce sont des phrases, des mots,
on croit que l'on va comprendre puis plus rien comme
un pianola dont partie des dents seraient cassées - un
petit bout d'air puis rien et ça sa recommence - c'est délirant
parait-il. Tout le monde va bien autour de moi
j'espère aller mieux. je vous parlerai un autre jour
de la bibliothèque mes plus sympathiques amitiés

votre ami
Jacques Doucet

46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Dimanche
matin

Mon cher René-Jean
j'ai bien regretté hier de
ne pas m'être trouvé chez
moi lorsque vous êtes venu
mais j'habite plus à
St. James qu'à Paris
Que devenez vous je ne sais
rien de vous depuis si longtemps
avez vous définitivement
quitté la Suisse et où
allez vous il me semble que
mon domestique m'a parlé de
l'Alsace ? Vous savez que le
tableau de Piot est au Luxembourg
mais où est Piot je lui ai écrit
mais pas de réponse.
Bien à vous puis-je
vous servir en quelque chose
Jacques Doucet

[?]
12 - 8
18

Monsieur René-Jean
44. Rue du Perchamps
[?] M. R. 245
Par B. le M. E.
faire suivre

46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Mon cher René Jean

Je suis bien en retard avec vous. Mais
j'ai été si pris par les mille choses qu'il
faut que je fasse moi-même qu'il ne
m'a pas été possible de venir un peu causer
avec vous -
Je vais bien moral et physique voici pour
moi. Je n'ai pas quitté Paris et vraiment
les 4 derniers mois ont été un peu durs
en mauvais et en bon, il a fallu résister mais
des jours furent où l'on avait peur de se laisser
aller comme beaucoup autour de soi. Dieu
soit loué tout cela est du passé et pour
toujours je l'espère nous voici dans la tranquillité
en attendant la fin. Peu à vous dire sur ce
qui jadis nous passionnait je ne crois pas que la
jeunesse artiste qui n'était pas aux armées ait
très bien résisté je crois que les pays plus calmes

les ont attirés. Dans ceux que je suivais Iribe
est en Amérique c'est loin comme recul. Legrain
qui travaillait avec moi après des séries de mobilisations
et de démobilisation dirige une biscuiterie à Rennes -
espérons qu'il les fera d'une jolie forme. toute la
gente cubiste non sous les armes est répandue dans
toutes les directions mais loin des bombardements
prudemment ils font demander si on est tranquille.
mais nous sommes un peu camouflés en ceux qui
ne comprennent pas et ne font plus camarades -
La bibliothèque je crois est en partie sur les
bords de la Garonne. Je dis je crois car j'ignore
un peu ce qui s'y passe.
Voilà mon cher ami il en est de même pour
la jeune littérature les plus jeunes ayant eu
la chance d'être mal bâtis et d'être resté sont
ceux qui le plus vite ont filé se jugeant plus
précieux que d'admirables pages ils vont nous
écrire sur le courage - un peu les communiqués de
Ludendorff on recule pour mieux rebondir -
Dites moi ce que vous devenez je n'ai pas participé
à cette exposition de Zurich qui en somme ne
profitera qu'aux Boches pour leur donner des idées.
Je suis toujours à votre disposition si je
puis vous être utile. Bien à vous et à bientôt
j'espère votre ami

Jacques Doucet

46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
17 avr. 1920.

Merci mon cher René Jean
je sors de chez Marseille et
j'attends une réponse de lui
pour le second tableau de
votre lettre celui avec le coteau
pelé qu'en dites vous. avec ces
roseaux au premier plan [x] il
me semble très typique de
l'artiste qui je crois a un
faible pour celui là.
[x] de Jean Marchand

Merci encore j'aimerais
bien vous voir.
Nous attendons pour Segonzac
et L. A. Moreau de trouver l'oeuvre
necessaire. Je crois pour Segonzac
nature morte et L. A. Moreau
figure celle qui était chez Druet
était belle. elle est à Londres dans
une exposition.

Bien à vous.
Jacques Doucet

46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Lundi 28 nov.
mon cher René Jean
me voici à Paris venez donc un
jour vers la fin de la journée que
nous puissions causer tous les deux
des choses qui nous intéressent.
Je suis en train de faire le necessaire
pour la Hollande mais vous savez
toutes les demarches necessaires pour les
moindres choses car l'on ne peut sans
autorisation envoyer de l'argent à
l'Etranger.
Merci au contraire pour ces jeunes
gens si intéressants.
A bientôt choisissez votre
jour. pas le vendredi.
Bien à vous.
J. Doucet
où dois-je écrire à Perdrizet ?

Vendredi

Mon cher René-Jean
Excusez moi auprès de Monsieur le Directeur
des Beaux Arts que je serai très
flatté et heureux de connaître mais
je suis presque en déménagement pour
prendre mes quartiers d'hiver à Paris
Faites moi donc créance d'une
semaine ou deux

Merci et bien à vous.
Jacques Doucet

33, RUE SAINT-JAMES
NEUILLY (SEINE)
TELEPH. : WAGRAM 18-22
22 Juin 1920

Mon cher René-Jean
Je vous serais très personnellement
reconnaissant si dans un de vos comptes-rendus
si précieux pour l'art moderne dans
Coemedia vous y disiez un mot pour un
artiste hélas sans grand talent mais qui ne
mange pas tous les jours "Verdhilan" -
peut-être grâce à vous ce serait un peu
de pain

Merci comme toujours et
très vôtre
Jacques Doucet

33, RUE SAINT-JAMES
NEUILLY (SEINE)
TELEPH. : WAGRAM 18-22

Merci mon cher René-Jean
grâce à vous j'en suis certain ce
malheureux Verdilhan Verdhillan aura un peu
à manger.
Je vous suis très reconnaissant
Suarès qui m'avait demandé d'intervenir
auprès de vous ne le sera pas moins
que moi
Merci encore et très votre
Jacques Doucet
Samedi 3 Juillet 1920.

Il s'agit surtout des
collections Goloubew qui avaient été
remises à la Bibliothèuqe d’Art et d’archéologie Bibl. d'Art parce que j'y étais
et qui, moi parti, étaient dédaignées par
A. Joubin -

46, AVENUE DU BOIS-DE-BOULOGNE

Mon cher René-Jean
Vous avez parfaitement raison donnez en
mon nom ? ces photographies au Musée
Guimet.

Bien à vous,
Jacques Doucet
Dimanche 18 mai 1924

27 mai 1925 46, AVENUE DU BOIS-DE-BOULOGNE

Mon cher René-Jean -
Je n'ai plus rien à faire à la
Rue de la Paix. mon intervention est
nulle - donc malgré mon désir de vous
être agréable je suis impuissant -
Pour la Revue dont j'ai reçu deux nos -
cela a-t-il un intérêt pour vous si oui -
voulez vous m'envoyer un bulletin d'abonnement
que je vous renverrai de suite
à vous ma grande amitié

J acques Doucet

33, RUE SAINT JAMES, NEUILLY (SEINE)
9 octobre
1929

Mon cher René Jean
merci de votre aimable envoi je
vais le communiquer à Joubin
que cela peut intéresser il répondra
lui-même
Venez donc me voir un de
ces jours le tantôt en me
prévenant ce sera bien agréable

de parler de notre cher passé
et un peu du présent

Bon à vous très ami
Jacques Doucet

TELEPHONE NO. 7.
TELEGRAMS :
"HOTEL DALBLAIR."
AYR.
HOTEL DALBLAIR.
AYR. N. B.
Mercredi
Mon cher René-Jean
Rien à vous dire de ce
pays de sport, où il fait
mauvais temps.
J'ai lu avec grand
intérêt le livre de
Maurice Denis -
Il me semble qu'il y
a un certain nombre
de revues nécessaire à
avoir pour l'étude de

Bernard - Seurat - Signac
etc etc.
Il y a encore des indications
d'expositions dont il faut
avoir les catalogues si
nous ne les avons pas -
chez Bernheim etc -
Pour le sculpteur
Aristide Maillol à l'occasion
tachez donc de le joindre
pour savoir ce que l'on
peut avoir de lui
Je m'ennuie dans ce pays
de ruminants, le golf est
un délassement mais ce ne peut
être la vie
A bientôt aussi j'espère
si vous avez à me répondre écrivez
Brunswich Hotel j'y serai mardi
jusqu'à jeudi
inclus
Brunswich Square Londres
Bien à vous J. Doucet

REGINA-PALAST-HOTEL
MÜNCHEN
MAXIMILIANSPLATZ.
Lundi 6 Juin

Mon cher René-Jean
quoique cette lettre arrivera presque
en même temps que moi c'est
pour fixer le renseignement suivant
que je pourrais oublier avons nous
ces deux ouvrages tout à fait
nécessaires -
Iranische Felsreliefs
par
F. Sarre et E. Herzfeld
Wasmuth. Berlin
1910 -

le second aussi de F. Sarre sur
les monuments de la Perse paru
en 1901 aussi chez Wasmuth. de
Berlin Si nous les avons pas
il faut les demander.
L'Exposition d'art musulman est
du plus grand intérêt présentée avec
un goût parfait et des objets de
premier ordre surtout les tapis
et les étoffes je suis très satisfait d'y
avoir participé.
J'irai demain chez Jacques Rosenthal
et chez Halle.

à bientôt
J. Doucet

Athènes le mardi 19 -
Adresse télégraphique
BRITANIA ATHENES

Merci d'abord de votre
lettre mon cher René-Jean
et de vos bons souhaits nous
revoilà à Athènes et je pense
un peu à la bibliothèque. Je
viens de voir M. Lampathis dont
la carte ci-inclus ne la
perdez pas surtout. Veuillez lui
écrire ce que nous possédons de
lui, il vous répondra pour vous
dire ce qui nous manque et

vous l'enverra moyennant
finance bien entendu c'est
un homme précieux pour
l'art chrétien. Avons nous
une revue grecque sur l'art chrétien
périodique qui paraît depuis
1892. Je crois que la seconde année
est épuisée il fera son possible
pour nous la fournir, il faudra
aussi lui demander comment
se fait l'abonnement il est
tellement sourd qu'il est
impossible de lui faire comprendre
un mot je pense qu'il peut
lire.
Puis ci-inclus des titres d'ouvrages
rencontrés en cours de musée.

Puis
Dodone et ses ruines
par Constantin Carapanos
Hachette
1878.
Et l'adresse d'un libraire qui
sera très heureux d'être notre
correspondant à Athènes. -
Je n'ai pu encore mettre la
main sur Holleau.
Je m'occupe des photos. Je
vous ferai probablement là
dessus un courrier demain -
J'ai pris tout ce que j'ai trouvé
en Crète et fait des relations
pour plus tard de même à

Delos -
Notre voyage se poursuit au
mieux nous partons jeudi
pour Delphes -
La santé de la caravane et son
humeur sont aussi bonnes que
possible.
Bonne poignée de mains
J. Doucet
faites je vous prie mes amitiés
à Victor Vuaflart et à
tous nos collaborateurs.

LIBRAIRIE INTERNATIONALE ET UNIVERSITAIRE
BECK & BARTH A ATHENES
LIBRAIRIE DE LA COUR ROYALE

Die Insel Thera.
F. Hiller von Gaertringen
Berlin
Reimer
1899
3 vol -
Der Archaisch.
Friedhof am
Stadtberge von Thera
PFuhl
Athènes
Beck und Barth 1903

Hôtel
Grande Bretagne
Propr E Lampsa
Adresse télégraphique
BRITANIA ATHENES
Athènes le mercredi 19
18 mai

Mon cher René-Jean
Ci-inclus la facture de
Rhomaidès.
Le montant à 354 f vous
voudrez bien lui faire envoyer
un chèque et il vous expédiera
les photographies vous voudrez
bien voir l'envoi à l'arrivée
car tous ces grecs sont des filoux.
Son catalogue sera dans une
caisse que je vous envoie dans
laquelle sont des livres dont
je n'ai plus besoin, quelques uns
catalogues ou autres nouveaux et

les photos de Cnossos de
Caudré -
et celles d'Athènes de
Simiriottis -
toutes celles que ce Simiriottis a
pu me livrer sont marquées
dans son catalogue joint à
l'envoi, il doit compléter
ce qui manque mais quand.
Je ne vois rien de plus à
vous dire attendez mon retour
pour mettre ces photos en
ordre il y a différentes choses
surtout pour la Crète qu'il
faut vous expliquer, impossible
par lettre.
Rien de plus il fait un
temps chaud superbe
Bien à vous.
J. Doucet

Nous sommes en bonne
santé
Amitiés à tous

Pera Palace & Summer Palace
CONSTANTINOPLE le 2 juin - 190

Merci de votre lettre mon
cher René-Jean j'ai fait
le nécessaire pour les catalogues
Ci-inclus une facture de
Sebah -
Veuillez lui faire parvenir
le montant.
Il vous enverra comme vous
l'y verrez la collection du
Musée de Constantinople à
choisir et ce qu'il a du Musée
d'Athènes -

Je serai de retour Jeudi
9 -
Tout va bien ici

A bientôt
J. Doucet

Pera Palace & Summer Palace
CONSTANTINOPLE le mardi 24 190

Mon cher René-Jean
Veuillez me répondre de suite si
vous le pouvez voici les
publications du Musée de
Constantinople - dites moi
ce que nous avons - je ferai le
nécessaire pour les autres -
Catalogue des (Mouseions ?) musulmans
tome I - (?) (Turcomanes ?)
en français
tome II edition turque
III
IV

Catalogue des sceaux en plomb arabes
et arabo-byzantins
édition turque.
Catalogue des figurines grecques de terre
cuite
édition française
Catalogue des sculptures grecques romaines
et byzantines
éditions turque
française - épuisée
Catalogue des monuments Himyarites et
Palmyréniens
édition turque
édition française - épuisée
Demandez à M. Mazerolles pour
les monnaies et pour nous dites
moi ce qu'il nous faut
Sebah va faire une collection
complète du musée et il enverra
en communication à Paris pour
choisir.

Tout bien ici
à vous J. Doucet

VILLA MICHEL
HYERES (VAR)
Dimanche

Mon cher René-Jean
merci de votre lettre. d'ici
rien de bien spécial à
vous dire, un bon golf
et de belles promenades
pour moi c'est un peu
de calme, mais je traîne
ma vie après moi, elle
qui dans le temps courrait
si vite pour me montrer
le chemin, je vis dans
la plus profonde des
mélancolies, celle qui est

presque une joie dans
votre existence puisqu'elle
vous engourdit à tout
ce qui n'est pas la pensée
de ce qui n'est plus -
Pour Monsieur Holleaux
c'est entendu il lui
sera bien plus facile
de me donner des conseils
maintenant qu'il ne
sera plus le maître.
Quant à M. Karo
effectivement j'ai reçu
deux albums des antiquités
crétoises vol. II l'une de
Crète et l'autre je ne
savais d'où, il faut donc

le remercier chaleureusement
du reste je vous ai envoyé
une dépêche à ce sujet
aujourd'hui -
Rien de plus je suis
heureux de voir que la
bibliothèque s'impose de
plus en plus c'est grâce à
vous tous merci
A bientôt je serai
heureux de vous revoir
J. Doucet
Ci inclus la lettre du
Vatican c'est une
réponse à une lettre de
demande écrite par moi

Deville avait été à
la bibliothèque nationale
vérifier les volumes que nous
n'avions pas et pouvant entrer
dans notre cadre.
Ecrivez donc au Vatican
pour le vol. I en disant que
nous acceptons le prix de 60 f
même plus
et Harrassowitz Harrasowitz pour l'un
et à Hoepli pour l'autre

Bien à vous
JD.

VILLA SAINT
HYĖRES (VAR)
Jeudi

merci de votre lettre mon
cher René-Jean. J'ai vu Verdilhan
c'est un homme intéressant je lui
ai acheté des dessins et deux tableaux
Pour Boinet difficile à refuser mais cela
m'ennuie, je voudrais lui prêter mais
non lui donner.
Ici toujours beau temps. Je rentrerai

mardi.
Rien de nouveau. C'est ennuyeux
pour l'Institut si ils nous prennent
à [?].
Qu'est ce qu'une petite revue qui
se nomme "Montjoie".

A bientôt
Jacques Doucet

VILLA SAINT-HUBERT
HYĖRES (VAR)
Lundi

Mon cher René-Jean
Ici le beau temps est enfin
revenu, pour Copenhague je n'ai
l'intention de ne rien envoyer ?
Pour Madrid, je préfèrerais un travail
qui puisse donner les résultats d'une
étude directe des fouilles cela peut
mener très loin et pour rien, surtout

avec une somme aussi faible
et je n'ai pas l'intention d'aller
plus loin nous pourrons du reste
en parler, de même pour Athènes.
Je ne vois rien de spécial spéciale
à vous dire.
Si renseignez vous donc si nous avons
une revue Flamberge
72 rue des Capucines Mons.
Ecrire pour la collection complète si n'avons
pas. puis, demander un livre Conte sous-marin
par Melles J. et Laure Hovine à l'Expansion Belge
Bruxelles rue Berlaimont 4

Bien à vous
JD

VILLA SAINT-HUBERT
HYĖRES (VAR)
Mercredi

Mon cher René Jean
merci de votre lettre.
Je vous retourne vos deux
demandes.
Faites le nécessaire.
Bien entendu la bibliothèque
s'intéressera à l'[?] au

projet dites-le.
Je suis ravi que mon petit
chez moi ait plu à Goloubew
mais c'est si loin d'être ce que
cela doit être.
Ici beau temps et calme
c'est ce qu'il faut chercher
Ecrivez moi

Bien à vous
Jacques Doucet

SIENA
GRAND HOTEL
& ROYAL
mardi
Mon cher René-Jean
mon voyage se fait
très bien par beau
temps, agréables compagnons
le divin est tout à
fait gentil simple
s'amusant de tout et
donnant à ce voyage le
tour particulier de son
esprit. Nous sommes tous

deux des mélancoliques,
désirant un peu de la
vie et de la beauté aussi
faisons bon ménage
Le hasard d'un retard
à Pise m'a fait aller à
Lucques j'en ai profité
pour chercher le renseignement
demandé le voici mais
pas à la Galerie municipale
Jean. Vermeyen
3 panneaux chez le
Marchese Raffaëlo Mansi
à Lucques -
n° 106. Prise de François I à Pavie
Captio Regis Fa A. 1525

tout le reste va bien
Mais c'est un adieu à ces
pays auxquels j'aimais dire
au revoir, j'avais trop rêvé
dans l'espoir des voyages heureux
les yeux sont changés.
et le coeur mort

à vous affectueusement
J. D.

n° 107 Prise de Rome
Roma Capta A° 1527.
n° 108 Siège de Tunis par Charles Quint
Thunetum expugnatum A. 1535.
Il n'existe pas de photographies
vous pouvez écrire au marquis
ou cette dame.
Puis pour Perdrizet je
crois deux vierges de miséricorde
l'une dont j'ai la
photographie
L'autre à l'Eglise de Santa
Maria di Servi par
Giovanni de Pietro
A° 1436

GRAND HOTEL ESKUALDUNA
HENDAYE
(BASSES-PYRENEES)
Adresse télégraphique
ESKUALDUNA HENDAYE
TELEPHONE 35
J. FLAEGEL, Directeur
Jeudi

Mon cher René-Jean
Je réponds à votre lettre.
par demandes -
1° Pour Melle Friedlander-Fuld donnez
lui des conseils mais prenez garde
les artistes si ils ne réussiront pas
comme ils le voudront trouveront que
c'est de votre faute.
Dites aux artistes que vous
verrez que nous avons acheté
leurs oeuvres ou nous les avons
recontrées, mais que pour
l'avenir nous ne désirons que
traiter avec eux si ils le
désirent ainsi

Pour Mutiaux rien à faire
puisqu'il fait photographier
lui-même. Avez vous vu de
vraiment très belles choses ? dans
quel ordre ?
Je pense pour Melle Gavin
que cela est réglé suivant les
prix demandés par elle mais
je n'en sais rien dites à Victor
de s'entendre avec Clément-Janin
Bien pour Morel pour les
photographies il faudra pour
Devismes donner un bon
signé par moi pour votre
département, mais faites pour
cette fois puisque cela peut
presser.

Vous avez eu raison pour les
photographies de Madras mais il
faut avec ces fonds être de la
plus grande prudence - J'entendais
non pas demander à Vogel Voguel un
dessin en échange, mais au
contraire lui acheter un dessin dans
l'ordre de celui des Indépendants
d'une taille passable.
Pour les autres questions je
vous en parlerai à mon retour
Il faut beau temps dans ce
pays un peu sauvage et solitaire
Je passe ma vie au golf qui
est dans un endroit admirable.
Vous n'avez pas eu de réponse
de Vuillard - Bonnard - Roussel vous
pouvez aller voir Hessèle rue
la Boetie au coin de la rue

Miromesnil ils sont je
crois très amis -
à jeudi

à vous.
Jacques Doucet

Correspondenz Karte
Cartolina di corrispondenza

SCHWARZACH
21 IV

Monsieur René-Jean
19 rue Spontini
Paris
France

Parenzo
Belle basilique
remerciez M. Millet
si vous le voyez
grâce à lui tout
le monde a été charmant
pour moi
à lundi, qu'elle
joie de rentrer et cependant !
à vous
J. D.

Parenzo - Interno della Basilia Eufrasiana (VI. Secolo)

46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Dimanche

Mon cher René-Jean
Je pense que vous êtes
encore ici voici un mot
de Dethomas la réponse est
oui bien entendu.
Voulez-vous faire le

nécessaire.

Bien à vous
J. A. Doucet

46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Mercredi

Mon cher René-Jean
si vous êtes encore ici je
voudrais vous voir pour Segalen
qui est à Paris et qui demande
à me voir

à vous
J. A. Doucet

46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Mardi

Mon cher ami
Pour Segalen faites ce que vous
penserez être le mieux je suis
peu au courant de toutes ces
choses -
Je vous approuve pour Boyer
pour le livre de Chavannes lorsqu'il

en sera temps prevenez moi
je voudrais m'en occuper au
point de vue typographique.
Tant pis pour le buste Rosenberg
peut être aurait-il fait mon
affaire

Bien à vous
J. A. D.

46, AVENUE DU BOIS-DE-BOULOGNE
Mercredi

Mon cher René Jean si cela peut
vous être agréable de toutes façons
Je vous attendrai vendredi prochain
vers 3h. vous savez je suis toujours
très sauvage mais vous êtes un ami.

A vous
J. Doucet

46, AVENUE DU BOIS-DE-BOULOGNE
Mon cher René-Jean

j'ai été ravi de votre petit portrait de
moi dans Cœmedia. Il me plait tant
que je ne voudrais pas en garder un
simple morceau de Journal. J'aimerais
que vous soyez assez aimable de me
l'écrire tel quel en me mettant la
date du journal et votre nom.
Faites cela pour moi ce me sera
un grand plaisir. Bien entendu
rien que la phrase pour moi. Je

ne veux pas vous demander le pensum de
l'article sur ce brave Rousseau -

Merci d'avance et tout en
amitié
Jacques Doucet

46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE

Merci mon cher René-Jean -
Un mot pour vous dire à M. Montag
et à vous que vous pouvez faire
photographier ce qui vous plaira
de mes tableaux et faire des
épreuves ce que vous jugerez convenable
quel gâchis en sortirons nous hélàs
à votre prochain voyage j'aurai

bien des choses à vous raconter.
Mon pauvre petit ami Tachard
a été tué au combat aérien très
glorieusement mais ses pauvres
parents fils unique
La vie est tristement triste
Bien à vous.
Jacques Doucet
Je suis tout à la disposition
de Madame Montag avant tout

46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Vendredi
Mon cher René-Jean -

Ne connaissons nous pas une
Polonaise artiste qui a nom
Lewitska Levicka si oui savez vous
son adresse elle me bombarde
de places de concert etc. etc. mais
j'ignore où lui répondre -

J'espère que tout va bien
pour vous
à vous.
J. A. Doucet
N'allez pas surtout au
cercle américain !!!! peinture
c'est effrayant -

46, AVENUE DU BOIS DE BOULOGNE
Jeudi
Mon cher René-Jean

si vous n'avez rien de mieux
voulez vous venir déjeuner
à l'av. du Bois jeudi prochain
midi 1/2 1 h moins 1/4 je voudrais
d'abord vous avoir et puis
vous faire trouver avec Mons.
Roché dont je vous ai

parlé très gentil garçon

Bien à vous
J. A. Doucet

33, RUE SAINT-JAMES
NEUILLY (SEINE)
TELEPH. : WAGRAM 18-22
Mercredi
Mon cher René-Jean

Rentré hier au soir je trouve votre
lettre. Au premier jour je ferai
mon possible pour aller voir votre
jeune peintre et essayer de lui être
utile.

Bien à vous et à bientôt
j'espère votre ami
Jacques Doucet

19, RUE SPONTINI
Lundi
Mon cher René Jean

c'est entendu pour
la jeune danseuse et
ses musiciens
mercredi 10 h 1/4 une heure
environ.
demandez lui si il lui
faut une pièce pour
s'habiller si elle n'a
pas besoin de rien autre
chose
et que c'est en tout
petit comité merci et

bien à vous
J D

19, RUE SPONTINI
Mon cher René-Jean

Savez vous si le plus petit des
tableaux de Marie Laurencin aux
Indépendants est vendu ?
Si non voulez vous lui acheter
pour moi. Avez vous quelque chose
de Pelliot pour le bronze ?

mettez moi un mot pour
mon retour

à vous.
J D

19, RUE SPONTINI
Mercredi
Mon cher René-Jean

merci de votre lettre, je pars demain
pour l'Italie et j'enlève le divin
Suarès. Quel sera le retour ----
Je vous envoie son dernier livre -
Pour vos demandes -
pour les cartons des tapisseries ce doit
être à l'Albertina dont le directeur
est Dr J. Meder ; je fais le nécessaire

pour le répertoire.
Les photographies de Lucques il
faut les demander à Aliniari.
Au revoir J'emporte
votre adresse et vous tiendrai
au courant du voyage du
condottiere.

Très votre
Jacques Doucet

19, RUE SPONTINI
5 août

Mon cher René-Jean
Merci de votre aimable mot, tant mieux mon
cher ami si vous vous reposez bien vous êtes parti
un peu fatigué.
On a dû vous écrire pour mus. Petrie Egyptian founds
centre, Geuthner a envoyé les Haller Programen qui
sont complets en 24 fascicules -
Pour Millet écrivez lui que je suis très heureux qu'il
veuille commander les photographies pour moi -
Nous verrons pour la Perse et le Turkestan ainsi que
pour les objets préhistoriques ensuite. Qu'il veuille
seulement prévenir de fournir les photographies non
collées et de prévenir de la date pour le paiement

Je ne vois rien à faire pour le moment pour M. Hulot
Je vous retourne la lettre de Millet pour éviter
les erreurs.
Pour les photo. de Bartchevski dont il parle
nous n'avons jamais eu de réponse

Amitiés auprès de vous et bonne
poignée de mains
J. Doucet

19, RUE SPONTINI
Jeudi
Mon cher René Jean.

Je pars samedi enchanté d'aller me reposer
rien de spécial à la bibliothèque dont je pense
vous entretenir par lettre - Tout va bien pour
ce que vous me demandez C'est entendu je vais
les faire photographier demain, car Devismes
part samedi et Victor lundi, il n'y aura
plus personne à la maison, avez vous besoin
des clichés avant votre retour . ?

Dites je vous prie à Madame René Jean
que le fermoir fait très bien.
Bien des choses à Pierre Marcel - je suis
en train de voir avec M. Durant pour
la question bibliographie des reproductions de
dessins, Guiffrey est au courant - .
Rien de bien nouveau.

Recevez mes sympathiques amitiés
J. Doucet

VILLE DE NANTES
MUSEE DES BEAUX-ARTS
Nantes, le 27 juillet 1909
Mons. le bibliothécaire

Les règlements du Musée
ne donnent le droit de reproduire
nos oeuvres d'art qu'à un opérateur
désigné par l'administration.
L'autorisation que vous me demandez
doit être soumise à la commission de
surveillance je lui transmets sans retard
Je vous prie d'attendre que le secrétaire
vous ait exprimé sa résolution avant
d'envoyer votre photographe

LE CONSERVATEUR
Veuillez agréer l'expression
de mes sentiments très distingués
Félix Pommier
A Mons. le bibliothécaire de la Bibliothèque
Doucet

- IX -
SEANCE DU 6 JUIN 1912.

La séance est ouverte à 4 heures sous la présidence de M. PERROT.
Excusés : MM. BARTH, HAHN, HARMAND.
Le procès-verbal de la séance du 2 mai est lu et adopté. A l'occa-
sion d'un passage de ce procès-verbal, M. FINOT demande à M. le
PRESIDENT la permission de rassurer dès à présent la Commission sur
le sort des plans des citadelles annamites. Une lettre de M. Cl.-E.
MAITRE lui a appris qu'on en avait déjà retrouvé à Hué une tren-
taine et qu'on les faisait recopier.
L'ordre du jour appelle le dépouillement de la correspondance.
M. le Secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts a envoyé en communication
une lettre de M. BEAUVAIS, consul à Canton, adressée à M. le Gou-
verneur général de l'Indochine , et annonçant la prochaine démo-
lition des murailles de Canton, dont la construction remonte à
l'an 1380 après J.-C. Ces travaux pourraient amener la découverte
d'intéressants documents archéologiques et vont entraîner la vente
de vieux canons très décoratifs, en bronze, dont il y aurait lieu
d'acquérir des spécimens pour le Musée de l'Ecole française d'Ex-
trême-Orient.
M. René JEAN, conservateur de la Bibliothèque d'art et d'archéo-
logie, fondée par M. DOUCET, écrit à M. le Président de la Commission :
"Nous nous efforçons en ce moment de constituer un ensemble,
aussi complet que possible, de livres et documents sur l'art asiatique.
Grâce à M. CHAVANNES, nos collections chinoises peuvent déjà offrir
de précieuses ressources aux érudits. Nous espérons, avec le con-
cours promis jadis par M. Cl.-E. MAITRE, arriver à posséder l'essentiel
des livres publiés par les Japonais sur l'art de leur pays, et notre
section indienne est riche des clichés et des photographies qu'y a
déposés et qu'y dépose chaque jour M. V. GOLOUBEW. Je n'ai pas
besoin d'ajouter que M. DOUCET est prêt, là comme ailleurs, à faire
tout le nécessaire pour l'enrichissement de séries qui répondent à
un besoin.
"Intéressé par les conférences de M. FOUCHER sur Angkor, et
voyant d'après les albums publiés quelle moisson de photographies

- X -

pourrait être faite parmi les sculptures indochinoises, je me suis
demandé s'il ne serait pas possible de collaborer indirectement aux
efforts des savants qui travaillent à Angkor, en mettant à leur dispo-
sition un crédit destiné à alimenter leur service photographique. En
retour, les clichés seraient déposés ici. Les droits de reproduction
pourraient, en certains cas à déterminer, être réservés aux opéra-
teurs. Enfin, une série d'épreuves serait, à la bibliothèque, à la dis-
position des travailleurs auxquels pourraient être données, dans cer-
tains cas, les épreuves nécessaires à leurs recherches... C'est à la
Commission archéologique de l'Indochine qu'il appartient en premier
lieu de donner son avis, puisque rien ne pourrait se faire sans son
appui éventuel et sans l'agrément de l'Ecole française d'Extrême-
Orient.
"D'autre part, des clichés pris antérieurement à Angkor ont été
déposés à la Société asiatique. Ne serait-ce pas favoriser leur con-
sultation que de les déposer à notre service photographique qui en
tirerait des épreuves pour nos cartons ? Ces cartons sont, chaque
jour, à la disposition des travailleurs sérieux. Si certains savants
avaient besoin de quelques-unes de ces photographies, nous les
leur fournirions très volontiers, sous réserve des droits spéciaux qui
seraient indiqués..."
M. le PRESIDENT se plaît à rendre hommage à l'esprit de haute
libéralité qui a inspiré la fondation de M. DOUCET, et aux services
scientifiques que ne cesse de rendre la Bibliothèque d'art et d'ar-
chéologie : aussi exprime-t-il en passant le souhait qu'elle continue
à recevoir toutes les publications de la Commission. Quant à la
lettre de M. René JEAN, elle vise un double objet. En ce qui con-
cerne la subvention offert au service archéologique d'Angkor, la
Commission ne peut qu'exprimer un avis favorable, mais il convient
de renvoyer M. René JEAN au directeur de l'Ecole française d'Extrême-
Orient pour étudier ensemble les détails d'exécution de ce projet.
De même, M. le PRESIDENT serait disposé à autoriser, en ce qui le
regarder, le transfert des clichés, jadis envoyés à l'Académie des
Inscriptions par le regretté général DE BEYLIE, de la Société asiatique
à la Bibliothèque d'art et d'archéologie. Toutefois il y aurait lieu,
par exemple, à propos des clichés de la mission Dufour-Carpeaux,
qui sont la propriété de l'Ecole française d'Extrême-Orient, de
réserver les droits des tiers.

- XI -

MM. CHAVANNES et S. LEVI appuient la demande de M. René JEAN
en faisant remarquer qu'il ne s'agit en somme que d'un dépôt et non
d'une donation ; que les clichés seront dans de bien meilleures
conditions au point de vue de leur conservation et de la facilité de
leur accès et usage ; et qu'enfin il y aurait lieu de donner ainsi
l'exemple aux amateurs, sinon même de faire appel à eux en vue
de constituer des sortes d'archives racontant par l'image l'histoire
des transformations que subit à l'heure actuelle l'aspect des monu-
ments cambodgiens.
En tant que président de la Société asiatique, M. SENART donne
également son adhésion au projet. Il est décidé qu'une réponse des
plus encourageantes sera adressée par M. le PRESIDENT à M. René
JEAN et que celui-ci sera invité à s'entendre au sujet du transfert des
clichés avec une sorte de sous-commission officieuse formée de
MM. CHAVANNES, FINOT et S. LEVI.

Duplicata

Paris, le 26 Juillet 1916
Monsieur,

Je vous confirme l'ordre téléphonique de Monsieur
RENE JEAN, vous donna et vous demande de faire parvenir à l'
imprimerie Berger-Levrault à Nancy, le papier nécessaire pour
l'impression de 250 exemplaires de 150 pages in-40 (chacun, soit
4750 à 4800 feuilles), le calcul de votre lettre du 25 Juillet
étant fait par erreur sur l'in-8° - et non l'in-4° -
Ce papier sera le même que celui précedemment fourni
pour le texte de mes ouvrages et rappelé par votre lettre sus-
dite.
Agréez, Monsieur mes sincères salutations,

Jacques Doucet
46 av. du Bois de Boulogne
Perrigot-Masure

Duplicata

Paris, le 28 Juillet 1916
Monsieur,

Je vous confirme la commande que vous a donnée de ma
part Monsieur RENE JEAN, pour l'impression de 10 planches en pho-
totypie tirage à 275 pour 250, au prix de 75 Frs (soixante quinze
francs) l'une papier à part. Les pellicules vous ont été remises
pour neuf de ces planches. La dixième sera photographiée par vos
soins à la Bibliothèque de l'Institut dans l'ouvrage de
Mariette - Abydos - (Y 2 183 - Usuels 1043)
Paris in-fol-Tome Ier- pl. 3 (Plan du temple)
Pour le papier d'impression, j'attends vos indica-
tions au sujet du tirage sur l'échantillon qui vous a été remis
S'il convient comme je l'espère, la maison Périgot-Masure pourra
vous en fournir sans retard la quantité nécessaire.
Veuillez agréer, Monsieur, nos salutations distin-
guées.

Jacques Doucet
46 av. du Bois de Boulogne
M. Marotte